Beni: le calvaire et le désespoir des habitants de Mbau LINZO contraints au déplacement nocturne
À Mbau LINZO, la peur est palpable et le désespoir s’installe chez les habitants qui se déplacent de plus en plus suite aux attaques de l’ADF. Après avoir abandonné leurs villages d’origine, ils sont de nouveau obligés de vider, chaque soir, leurs maisons pour des milieux supposés sécurisés. Ce déplacement récurrent préoccupe ces habitants qui se disent fatigués de supporter toute cette souffrance. Ils en appellent à l’intervention du gouvernement central.
Le quartier LINZO situé à l’entrée Ouest de Mbau se vide chaque soir, depuis les tueries de civils à l’Ouest du chef-lieu du secteur de Beni-Mbau. La plupart de ceux qui se déplacent sont ceux qui ont fui d’autres villages menacés par l’ADF. Cet homme qui préfère garder l’anonymat, témoigne de son calvaire alors qu’il vient tout juste d’arriver dans sa parcelle après une nuit passée dans un autre quartier.
Il témoigne avoir fui plusieurs villages avant de venir s’installer à Mbau où il croyait trouver refuge. Mais, il se trouve confronté à la même situation et se dit fatigué de se déplacer quotidiennement.
«Nous sommes de Sabu, nous souffrons beaucoup. On s’est déplacé jusqu’ici et là on se déplace encore pour aller dormir à Makiosque ou à Oicha et on manque quoi faire. On va encore se déplacer ce soir, nous avons déjà souffert….moi, je me suis déjà déplacé six fois dans différents villages», retrace-t-il.
Loin de là, une femme raconte aussi son calvaire. Elle se rappelle qu’elle a vécu cette même situation de déplacement il y a peu et se sent désespérée. Elle en appelle à l’intervention du chef de l’Etat.
«On ne pouvait pas dormir, nous avons fui. Nous sommes tellement fatiguées, même dans les villages où nous avons quitté c’était la même chose. Et là, la situation se dégrade aussi ici …..on manque quoi faire, que les autorités nous aident», lance-t-elle.
Un autre habitant, désemparé, se demande combien de fois il devra encore fuir après s’être déplacé de son village.
«On s’est déplacé de nos champs et on vient vivre ici pour encore chaque fois se déplacer, ça nous écœure beaucoup, combien de fois faudra-t-il encore se déplacer pour trouver la tranquillité ?», s’interroge-t-il.
Disons que ce déplacement nocturne surnommé « GHOSTERA » s’observe ces derniers temps dans presque tous les quartiers périphériques de Mbau et Oicha. La nuit Lundi 27 mai, plusieurs mouvements de déplacement étaient constatés à Mbau. Des habitants ont vidé leurs maisons pour des endroits qu’ils ont jugés sécurisés.
SamK.
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