La société civile du Nord-Kivu se dit déçue après son échange avec la Première ministre, qui était en mission d’évaluation de l’état de siège à Goma le week-end dernier. Son président, qui s’est exprimé ce lundi 25 novembre 2024, estime que le gouvernement ne veut pas écouter le cri de la population, qui réclame la fin de cette mesure.
C’est avec des termes clairs et fermes que le président de la société civile du Nord-Kivu a déclaré haut et fort que l’état de siège a déjà montré ses limites au Nord-Kivu. John Banyene reste critique sur la mission d’évaluation de l’état de siège menée par la Première ministre le week-end dernier.
Pour lui, une évaluation objective d’une mesure comme l’état de siège ne devrait pas se faire dans le peu de temps accordé aux différentes couches de la population reçues par la cheffe du gouvernement.
« L’état de siège n’est pas une réponse appropriée. La Première ministre était arrivée, son premier mot était de venir voir comment alléger la mesure de l’état de siège. Nous, comme société civile, nous étions déjà déçus de cette introduction. Nous n’avons pas été vraiment satisfaits. On ne peut pas évaluer l’état de siège en écoutant les couches de la population pendant 15 minutes, 30 minutes. Eux, ils ont leur plan, ils ne veulent pas écouter la population ; c’est une désolation », dit-il.
Pour sa part, l’acteur politique et ancien vice-président de la société civile du Nord-Kivu, Edgard Mateso, estime que la nouvelle descente des membres du gouvernement dans les provinces sous état de siège est une mission de trop. À son avis, les décideurs connaissent bien la position de la population sur l’état de siège.
« La mission de la Première ministre au Nord-Kivu et en Ituri semble être une mission de trop après les deux précédentes réalisées par son prédécesseur. Il paraît que la primeur de la levée ou de la requalification de cette mesure exceptionnelle relève de la compétence discrétionnaire du chef de l’État », estime Edgard Mateso.
Pour rappel, la Première ministre Judith Suminwa Tuluka a visité les chefs-lieux des provinces sous état de siège les vendredi, samedi et dimanche derniers. Elle était accompagnée d’autres membres du gouvernement et avait pour mission d’évaluer l’état de siège afin de décider de son maintien, de sa requalification ou de sa levée dans les prochains jours.
Sam Kitha D.