Alors qu’il a été livré à la justice par l’Assemblée nationale, Constant Mutamba, ministre de la Justice, estime que la démarche du Procureur près la Cour de cassation est un règlement de comptes. Il l’a déclaré à la commission chargée d’examiner son cas, où il a également reconnu ses erreurs et présenté des excuses à la plénière de l’Assemblée nationale.
C’est au cours de la plénière tenue jeudi dernier que l’Assemblée nationale a scellé le sort du ministre de la Justice et garde des Sceaux. Les élus nationaux ont décidé d’autoriser les poursuites judiciaires contre Constant Mutamba, soupçonné d’avoir détourné plus de 19 millions de dollars.
Les députés estiment que les faits reprochés au ministre sont graves et qu’il est nécessaire de laisser la justice poursuivre son travail. En effet, la commission mise en place par l’Assemblée nationale a auditionné, le mardi 27 mai dernier, le procureur général près la Cour de cassation ainsi que le ministre de la Justice.
Le procureur a réitéré ses accusations de soupçons de détournements de fonds publics. Pour sa défense, indique le rapporteur de la commission, Constant Mutamba a reconnu des erreurs dans les procédures de son projet de construction d’une prison à Kisangani et a demandé pardon à l’Assemblée nationale.
Toutefois, poursuit la commission à la plénière, le ministre de la Justice a surtout insisté sur ce qu’il considère comme un règlement de comptes de la part du procureur, qui, selon lui, s’oppose aux réformes dans le secteur de la justice qu’il juge gangrené par des pratiques mafieuses.
Constant Mutamba n’est pas le seul dans le viseur du procureur près la Cour de cassation. Ce dernier a demandé à l’Assemblée nationale l’autorisation de poursuites contre le député national et ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi. Les députés devront, dans les prochains jours, décider de lever ou non les immunités parlementaires de ce cadre de l’UDPS, qui est accusé de plusieurs griefs, dont le détournement de fonds publics.
Sam Kitha D.