À lire sur les visages des habitants de Maimoya après cette attaque rebelle ; la tristesse, désolation et le désespoir. Certains ont même abandonné leurs maisons d’habitations pour des milieux qu’ils jugent sécurisés. Si les uns ne comprennent pas comment les assaillants peuvent opérer pendant 3 jours dans un espace de 3 kilomètres, les autres en désespoir pensent qu’il ne reste que Dieu pour agir.
Le village de Maimoya attaqué, est situé à moins de 3 kilomètres au Sud de Kokola, un autre village qui venait de connaître 3 attaques en 24 heures. Cet habitant de Maimoya rencontré ce matin, ne parvient pas à comprendre cet activisme des ADF. Avec un ton de désolation, il appelle au secours des autorités à la population de ce coin du groupement Bambuba-Kisiki.
« C’est vraiment devenu une répétition chez nous, cette situation. Et nous ne savons pas notre faute, pour que nous méritions cette insécurité. Au moins trois fois, l’ennemi dérangeait Kokola, et finalement, il nous a atteints et nous causer tout ce que vous voyez ici. Nombreux viennent de se déplacer du milieu, et ça nous fait très peur. Nous ne comprenons pas vraiment cette situation. Nous demandons toujours à nos autorités de nous venir en aide. Nous, on n’a pas d’armes. Mais nous sommes quand même prêts d’alerter les services, si nous constatons un suspect au tour de nous », a-t-il fait savoir.
Veuve des massacres toujours dans cette partie du secteur de Beni-Mbau, cette jeune femme aussi rencontrée ce mardi, dit avoir mis tout son espoir en Dieu, et non à l’homme pour en finir avec cette situation. Elle demande à tous les croyants de ne pas attribuer l’erreur a tel ou tel autre individus, plutôt à tourner les regards vers le créateur, Dieu.
« Il s’agit là d’un accomplissement de la parole de Dieu, et moi, je ne peux pas attribuer tout ce qui se passe à quelqu’un, non. Il y a ceux qui travaillent pour Dieu et ceux qui travaillent pour le diable. Et c’est vrai, nous allons souffrir, mais l’important est de prendre position vers Dieu. Si c’est toi qu’ils viendront tuer, que tu sois prêt de rencontrer ton Dieu. Et chacun a sa voie pour mourir. Vous imaginez, ils ont tué quelqu’un ici, non loin de chez moi, mais moi, je suis encore en vie. C’est-à-dire, ce n’est pas ça ma voie pour mourir, ou alors mon temps n’est pas encore arrivé », s’est-elle résignée.
La société civile de Banoli/ Liva demande aux habitants de garder le calme et de demeurer vigilants. Son président, YANGO BWEMA insiste aussi sur la résistance des habitants, en dépit de ces affres.
Toute la journée de ce mardi, certains habitants quittaient Maimoya pour des milieux qu’ils ont jugés sécurisés. Les corps des victimes étaient allongés tout l’avant-midi dans la salle des morts du centre de santé de Liva, et ce sont les familiers qui les récupéraient pour l’organisation des obsèques, les uns à Maimoya, les autres à Eringeti, Oicha et Beni.
Nganga Victor