Le prix d’une botte de sombé a considérablement grimpé sur le marché local à Butembo au Nord-Kivu. Il est passé de 2 000 à 8 000 francs congolais le tas et pourrait même atteindre 10 000 francs, préviennent certains revendeurs.
Après la ronde effectuée le jeudi 6 février au centre commercial, le correspondant de la radio Moto Oicha à Butembo a même constaté que ce légume, parmi les plus consommés localement, était presque absent sur les étalages.
Kasereka Zozo, parmi les rares revendeurs que nous avons trouvés au marché, évoque deux principales raisons : l’insécurité dans les milieux d’approvisionnement et l’absence de pluie.
« Vu la situation sécuritaire dans les milieux d’approvisionnement, le prix du sombé pourrait aller même jusqu’à 10 000 francs. Personne ne peut se hasarder à se rendre au champ actuellement, c’est par la grâce que nous trouvons le peu de légumes que nous amenons, les habitants ont fui le massacre. Maintenant nous vendons au prix de 5 000 et 8 000 francs. La carence est aussi due au manque de pluie. D’abord la pluie, ensuite l’insécurité qui menace les agriculteurs dans les villages qui regorgent de groupes armés qui se battent, d’abord entre eux, puis contre les FARDC déployées pour protéger la population », explique-t-il.
En face de lui, madame Kyakimwa Malyabwana est venue chercher du sombé pour son ménage. À l’annonce du prix, elle est surprise et se gratte la tête, hésitant à en acheter.
« Je suis vraiment étonnée, le sombé est devenu très cher, il me dit d’acheter à 4 000 ou 5 000 francs, alors que l’autre fois nous achetions à 1 000, 1 500 ou 2 000 francs. Que les autorités nous aident à rétablir la sécurité dans les villages d’approvisionnement », recommande-t-elle.
Le sombé qui se consomme à Butembo provient généralement de Mabambi, Ngongi, Kalundu, Kivugha sur le tronçon Butembo-Muhangi, et Masoya en territoire de Lubero.
Jackson Sivulyamwenge