C’est depuis un bon moment que la question de la réforme de la Constitution congolaise fait la une sur les chaînes nationales et internationales. Le régime Tshisekedi a toujours affirmé que si les choses ne marchent pas bien jusqu’à présent dans le pays, c’est la Constitution qui bloque. Dans ce sens, il ne cesse de proposer sa reformulation.
Cette proposition est différemment commentée dans la classe politique à Oïcha. L’opposition, qui s’y oppose complètement, pense que c’est une option pour l’UDPS de s’éterniser au pouvoir. Le Docteur Emery Kathavali, un des cadres de l’ECIDE à Beni ville et territoire, estime que si rien ne marche, c’est la conséquence de l’incompétence du président de la République.
« Le changement de la Constitution ne sera pas à la base du bien-être de la population. Ce n’est pas la Constitution qui empêche monsieur Félix de résoudre les problèmes de la population. Pourquoi n’a-t-il pas voulu changer la Constitution durant son premier mandat ? Félix veut se taper un troisième et un quatrième mandat« , craint ce cadre de l’ECIDE.
L’UDPS territoire de Beni rejette cette thèse et précise que la demande de réforme de la Constitution est un besoin émanant de la population. Malekani Dalmond, son président, appelle les politiciens à ne pas diaboliser ladite proposition qui est au profit de la République entière.
« Nous allons selon la volonté de la population. Vous savez, c’est le peuple d’abord qui prône notre parti. S’il y a réforme de la Constitution, ça va passer au référendum, c’est la population qui pourra décider par rapport à sa révision », réplique Malekani Dalmond.
Le politologue Mwami Pascal Bulembo, à son tour, rappelle que la réforme de la Constitution est légale. Mais il doute que cela ne profite uniquement au pouvoir en place.
« La révision de la Constitution est légale. Mais s’il y en a une, c’est pour les intérêts du régime, il n’y a jamais eu de révision constitutionnelle pour l’intérêt de la population. Dans les pays avancés, on revoit les dispositions légales pour l’intérêt du peuple, mais dans les pays sous-développés, c’est pour les tenanciers du pouvoir. Est-ce que cette révision n’est pas au profit de la classe dirigeante afin de se pérenniser ? », s’interroge Mwami Pascal Bulembo.
Notons ici que la question de la modification de la Constitution de la RDC a été évoquée par Augustin Kabuya dans une interview accordée à RFI. On se souviendra que le président de la RDC, Félix Tshisekedi, l’avait aussi soulevée dans un de ses discours, car selon lui, elle bloque le fonctionnement du pays.
JC Mbafumoja