Beni: les habitants de Mantumbi à la dérive entre attaques rebelles et manque de soins de santé

La vie peine à reprendre son cours normal à Mantumbi, plus d’une semaine après une attaque de l’ADF ayant fait de nombreux dégâts humains et matériels dans ce village situé à l’Ouest de Mbau. Les habitants sur place sont confrontés à plusieurs défis dont la fermeture de leur principale structure sanitaire. Cela signifie qu’ils devront désormais parcourir de longues distances pour accéder aux soins de santé. Une situation qui inquiète des habitants à place qui décrivent leur calvaire.

Avec le centre de santé complètement fermé depuis l’incursion rebelle, les habitants de ce village isolé du secteur de Beni-Mbau se trouvent désormais en difficulté. Kasereka Ndekeninge Sylvain, président du comité de santé dans l’aire de santé de Pasala explique le calvaire qui attend la population locale, contrainte de parcourir une vingtaine de kilomètres pour accéder aux soins de santé. 

« Nous ne savons pas comment la population qui est restée ici à Mantumbi accédera aux soins de santé….ceux qui restent en vie ici, sont comme morts parce qu’ils n’ont pas où se faire soigner. Quitter ici pour atteindre une structure sanitaire implique de parcourir une distance de 22 kilomètres, soit en se rendant à Mbau ou bien à Mangina. Voilà la souffrance qui est présente.», décrit-il.

L’inquiétude est partagée par toute la communauté locale. Cette femme, qui a requis l’anonymat, espérait à une vie tranquille à Mantumbi après s’être déplacée à maintes reprises dans d’autres villages suite à l’insécurité. Mais, elle se trouve de nouveau dans l’embarras et ne sait plus comment accéder aux soins de santé après la fermeture du centre de santé PASALA.

«On s’est déplacé de plusieurs endroits. Nous étions à Otomaber, on s’est déplacé, on va à Tsanitsani on s’est encore déplacé. On pensait que la petite accalmie qui s’observait ici à Mantumbi allait nous permettre de vivre plus aisément mais rien…..Ici à Mantumbi, il n’y a plus de structure sanitaire, c’est une situation difficile.», déclare-elle.

Au-delà du problème lié à l’accès aux soins de santé, les habitants qui résistent encore dans ce village font face à une peur constante suite aux événements tragiques qu’ils ont vécus. Une situation qui risque de les pousser à vider complètement ce village, selon cet autre habitant.

«Quand les infirmiers étaient ici, nous étions très bien. Mais ces tueries ont complètement détruit le milieu. Ici, chacun a juste l’idée de quitter le village pour se mettre à l’abri. Ces tueries nous attristent énormément.», raconte-t-il.

Pour rappel, le village de Mantumbi avait été attaqué la nuit du 8 au 9 mai dernier. Parmi les victimes de cette meurtrière, figuraient deux agents du centre de santé Pasala dont l’Infirmier Titulaire.

SamK.

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