Des voix s’élèvent pour décrier les cas de cambriolages et d’extorsions de biens par des hommes armés non identifiés à Mbau, chef-lieu du secteur de Beni-Mbau, territoire de Beni. Cette forme d’insécurité dont sont victimes les habitants dure depuis plus de 5 mois, et chaque semaine au moins 4 cas sont déplorés, selon la société civile locale.
Ce lundi 14 octobre 2024, des dizaines de jeunes étaient en sit-in au bureau de secteur, pour exiger une audience avec les différents membres du comité local de sécurité. Ce sit-in au bureau de secteur est intervenu autour de 11 heures, après une séance d’échange entre les jeunes autour de la situation sécuritaire à Mbau, dans la salle polyvalente de la paroisse catholique sur place.
C’était la seule stratégie pour calmer la tension des jeunes qui voulaient procéder à des manifestations violentes ce matin, au lendemain de cambriolages d’au moins 5 maisons d’habitation par des hommes armés à Mbau LINZO et KIBIKEBA, d’après Georges KIVAYA de la société civile sectorielle.
D’après nos sources, les malfaiteurs ont opéré de nuit et emporté plusieurs biens dont des téléphones portables et de l’argent. À LINZO, des personnes ont été tabassées à mort. Un homme a même été blessé à la tête et poursuit ses soins à l’hôpital général de référence d’Oicha. Cette nuit de dimanche, des coups de feu ont été entendus, tirés par les bandits qui s’effrayaient au passage après les alertes des habitants.
Après un échange entre jeunes et autres habitants de Mbau, l’assemblée a décidé d’organiser un sit-in dans la cour du bureau de secteur, pour présenter les recommandations qui venaient d’être formulées. Au bureau de secteur, quelques minutes après, le commandant PNC du commissariat de Mbau, celui de la légion nationale d’intervention, le délégué du commandant des FARDC aux côtés du secrétaire administratif se sont présentés dans la salle de réunion du secteur pour écouter les manifestants.
Kasereka Ndove Moïse, président du conseil de la jeunesse de Beni-Mbau, a été choisi comme porte-parole. Dans les recommandations, les jeunes veulent voir seule la police organiser les patrouilles pour éviter la confusion. En outre, ces habitants de Mbau pensent que si cette forme d’insécurité perdure, c’est parce qu’elle dépasse les autorités, d’où l’exigence de leur remplacement.
« Si les choses ont perduré comme ça, les jeunes pensent qu’il y a une main noire du côté des services de sécurité. Ainsi, la recommandation première : il faudrait peut-être votre remplacement, parce qu’on estime que vous êtes fatigués. Que le chef de secteur soit remplacé, le commandant LNI, PNC, de l’ANR même celui des FARDC. Et s’ils acceptent qu’ils vont maintenant prendre leurs responsabilités, alors qu’ils arrêtent ces bandits sous 48 heures. Et si ces autorités restent, alors que les patrouilles restent seulement à la PNC, parce qu’on doute de tous les autres« , déclare Kasereka Ndove Moïse.
Tout comme le secrétaire administratif du secteur de Beni-Mbau qui a représenté son chef empêché, le commandant de la police du commissariat de Mbau a rappelé aux manifestants que la sécurité est l’affaire de tous. Il a appelé à la conjugaison d’efforts en rassurant que la police va adapter ses stratégies pour la sécurité de la population et de ses biens.
Nganga Victor Mbafumoja