Beni : un an après le massacre attribué aux ADF à Oicha-Muvingi, les familles des victimes continuent de pleurer leurs proches

Un an après cette terrible attaque des ADF au quartier Masosi, les familles des victimes pleurent toujours leurs proches tués. Radio Moto Oicha a rencontré plusieurs membres de ces familles, qui témoignent que ce triste anniversaire ravive les souvenirs de la nuit du 23 octobre 2023, marquée par l’horreur et la peur.

L’attaque survenue dans cette nuit est la plus meurtrière enregistrée dans la commune d’Oicha depuis le début des tueries de civils dans la région de Beni. Un an après, les habitants des cellules Pas Mal et Kyavisiko, au quartier Masosi se souviennent encore de cette nuit d’horreur et de terreur. Une femme qui préfère garder l’anonymat, a vécu cette attaque et n’arrive toujours pas à oublier ce qui s’était passé ce jour-là. Pour elle, la vie n’est plus la même depuis cette tragédie.

« C’était vers 21 heures, dans la nuit du lundi au mardi 23 octobre. Nous avions entendu des coups de feu, sans en comprendre la raison. Je ne savais pas si c’était l’ADF, car nous entendions des tirs sporadiques. C’est le matin que nous avons été stupéfaits de découvrir que des gens avaient été tués. Certains avaient été frappés et tués par des houes laissées dans leurs corps, d’autres par des machettes. Ils tuaient les gens avec tout ce qu’ils trouvaient… Nous n’arriverons jamais à oublier ces événements », témoigne-t-elle.

Ahadi Macho a perdu plusieurs de ses proches lors de cette attaque, parmi lesquels son frère biologique, massacré alors qu’il se trouvait dans son kiosque au centre Pas Mal. Macho et toute sa famille n’arrivent toujours pas à surmonter cet événement tragique. Il souhaite voir les autorités du pays pacifier la région.

« Il y a eu des morts dans ma famille, notamment un petit frère qui tenait un kiosque ici au centre. Les assaillants avaient ouvert sa porte et l’avaient sauvagement massacré. Une année après, nous vivons par la grâce de Dieu, mais nous n’oublierons jamais cet événement malheureux… La grande mission du gouvernement est de nous ramener la paix ici chez nous », a-t-il dit.

Lors de cette attaque, au moins 27 personnes avaient été sauvagement tuées. Au lendemain, la colère de la population s’était extériorisée à travers des manifestations.

Certains jeunes, en colère, avaient brandi les corps des victimes en voulant les transporter jusqu’à la morgue de l’hôpital général d’Oicha. À leur arrivée au bureau du territoire de Beni, la police s’était interposée et avait réussi à récupérer les corps des mains des manifestants.

Une situation qui avait fait déborder le vase. Les manifestations s’étaient intensifiées dans toute la commune, où des coups de sommation étaient audibles presque toute la journée.

Les manifestants avaient même incendié trois camions contenant de l’aide humanitaire destinée aux déplacés par PAM. Loin de là, à l’hôpital général de référence d’Oicha, deux autres véhicules humanitaires appartenant à l’ONG PAF Africa avaient également été incendiés le même jour.

Sam Kitha D.

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