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Beni : les tracasseries militaires et policières dénoncées lors des patrouilles nocturnes à Oicha

L’insécurité se manifeste également par des cas de tracasseries nocturnes perpétrées par certains patrouilleurs dans la commune d’Oïcha, située dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 septembre 2024, plusieurs habitants du quartier Pakanza en ont été victimes.

Selon nos sources, c’est durant les heures de patrouille que certains policiers profitent de l’occasion pour tracasser ceux qu’ils croisent sur leur chemin. Ils s’emparent d’argent, de téléphones et d’autres biens de valeur.

Au quartier Pakanza, et plus précisément en cellule Matokeo, chaque matin, il est courant de voir des hommes âgés et de jeunes garçons se regrouper pour se plaindre des tracasseries dont les passants ont été victimes durant la nuit de la part des patrouilleurs.

Deux jeunes garçons, contactés par Radio Moto Oïcha, ont témoigné avoir été tracassés alors qu’ils rentraient d’un match de football diffusé à la télévision. Curieusement, des patrouilleurs les attendaient à la sortie de la maison où ils avaient regardé le match. De l’argent et des téléphones ont été emportés par ces hommes en uniforme.

« Ils exagèrent. C’est la troisième fois qu’ils viennent ici. À leur arrivée, ils harcèlent tout le monde qui sort du match à 21 heures. Ils ne cherchent que de l’argent. Même si tu as ta carte d’électeur, ils te demandent de l’argent. Cette situation inquiète beaucoup la population ici », a déclaré la première victime.

La seconde victime appelle à l’intervention des autorités compétentes pour mettre fin à ces tracasseries.

« À l’arrivée de ces patrouilleurs, nous espérions déjà un retour à la paix. Ce qui m’étonne, c’est qu’ils ont aussi commencé à harceler la population, surtout les jeunes qui assistent aux matchs le soir. Nous nous posons de nombreuses questions sur cette pratique. Que les autorités nous aident à imposer une discipline à ces individus afin de mettre fin à ce mariage civilo-militaire », a-t-elle plaidé.

La police évoque des brebis galeuses et rappelle l’existence d’un numéro vert

Contacté, le colonel Mbala Michel, commandant de la PNC du district d’Oicha, a reconnu cette situation. Il souligne que cela se produit toujours dans un groupe, car, selon lui, des brebis galeuses ne manquent jamais parmi les policiers.

Il appelle les victimes de ces tracasseries à dénoncer leurs agresseurs auprès des autorités policières, en utilisant par exemple le numéro vert pour alerter, ou en se présentant le lendemain au bureau de l’état-major de la police pour faire valoir leurs droits.

Nicole Kitambala et Christian Vatenaye

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