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Beni : une rescapée décrit le calvaire vécu le jour de l’attaque de son village par les ADF (témoignage)

Après le village de MUKOKO, d’autres entités du territoire de Beni dont la commune d’Oicha avaient été ciblées par les rebelles de l’ADF. Des morts estimées à des milliers se sont enregistrées au fil des années et d’autres personnes ont même été prises en otage. À l’occasion du neuvième triste anniversaire du début de ces massacres dans la région de Beni, Radio Moto Oicha a rencontré une rescapée. Elle décrit le calvaire vécu le jour de l’attaque de son village par les ADF et témoigne que depuis ce jour-là, sa vie est devenue un véritable enfer.

Élément rendu

MASIKA Esther est déplacée de guerre venue d’APETINA SANA en secteur de Beni-Mbau. Elle se rappelle toujours de l’attaque qui avait ciblé son village comme si c’était hier. Il y a quelques années depuis cette attaque, mais Esther n’arrive pas à oublier cette tragédie qui a avait coûté la vie à tous ses voisins directs et plusieurs autres personnes de son village. C’est par grâce qu’elle avait échappée à ce massacre, a-t-elle témoigné.

« Le jour de cette attaque, les rebelles étaient entrés dans les villages pendant les premières heures. Nous avions attendu des bruits parce qu’ils étaient venus en chantant. Et là, nous avions directement pris fuite dans la brousse laissant toutes nos portes ouvertes. Ce jour-là, ils avaient tué mes voisins directs. Ils sont parmi les 17 personnes tuées dans ce village. C’est par grâce que moi, j’étais sauvée. Et aujourd’hui, ces événements me troublent toujours », dit-elle.


Depuis ce jour-là, c’est la misère qui caractérise son quotidien n’ayant pas de moyens pour subvenir aux besoins de sa famille. Elle vit actuellement dans l’une des salles de classe de l’école primaire Mwangaza et arrive à peine à nourrir sa famille. Elle veut juste rentrer dans son village où il y a toute son économie.

« On arrive plus dans nos champs parce que toutes les routes sont risquées. On mange par grâce et parfois, les gens de bonne volonté nous viennent en aide. On endure une vie pénible ici, parce que là, on trouvait tout ce qu’on voulait grâce à nos cacaos. J’ai juste besoin de retourner dans mon village et de se sauver de cet enfer », souhaite-t-elle.

En région de Beni et Ituri, des nombreuses familles sont restées dans la misère et font face au traumatisme suite à l’activisme de l’ADF qui les a poussées à tout abandonner dans leurs villages. La plupart d’entre eux vivent dans des familles d’accueil, des salles de classe ou dans des sites de déplacés implantés en commune d’Oicha.

SamK.

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