Conflits à l’Est de la RDC : un rapport de l’ONU révèle les alliances croissantes entre le M23 et des milices locales !

Les rebelles du M23 ont intensifié leurs contacts ces derniers mois avec des groupes armés locaux et étrangers dans les provinces voisines du Nord-Kivu afin de former des alliances. C’est ce que révèle un rapport du groupe d’experts des Nations unies publié cette semaine. Ce document souligne qu’au-delà du soutien indéfectible de l’armée rwandaise, le M23 s’est déjà allié à plusieurs milices, notamment en Ituri et au Sud-Kivu. Il met également en lumière l’implication directe de l’armée rwandaise aux côtés du M23 dans la guerre contre les FARDC, au Nord-Kivu.

Selon le rapport, le M23 pourrait établir des alliances avec des groupes armés d’autres provinces. C’est particulièrement le cas en Ituri, où les dirigeants du M23 ont multiplié les rencontres avec certaines milices locales, notamment la milice Zaïre. Ce document accuse Thomas Lubanga, ancien chef de milice en Ituri et premier condamné de la CPI, d’avoir rejoint le groupe Zaïre/ADCVI et de faciliter son alliance avec la coalition AFC-M23.

Selon les experts onusiens, Lubanga, accompagné d’Yves Khawa Panga, également sous sanctions internationales, a joué un rôle clé dans la mobilisation, le recrutement et la formation de milliers de combattants en Ituri. Agissant comme « autorité morale » du groupe Zaïre/ADCVI, il aurait facilité des transferts d’armes, des formations dans des camps à Tchanzu et en Ouganda, ainsi que le redéploiement des combattants pour des offensives contre les Forces armées de la RDC.

Les experts rapportent que Lubanga a envoyé des émissaires pour réconcilier différentes factions armées en Ituri, notamment le groupe MAPI et le Zaïre/ADCVI. Bien que le MAPI ait choisi de maintenir son indépendance, il a accepté de collaborer avec la coalition AFC-M23. Ce rapprochement a permis de structurer une stratégie offensive commune visant les FARDC et de coordonner des activités dans les territoires de Djugu, Mahagi et Aru, ajoutent les experts de l’ONU.

Par ailleurs, le rapport des experts de l’ONU a une nouvelle fois souligné le soutien de Kigali au M23. D’après les experts, la conquête de nouveaux territoires par les rebelles n’aurait pas été possible sans l’aide de la RDF, qui a dirigé des opérations ciblées et disposait d’armements de haute technologie. La RDF a continué d’apporter un soutien systématique au M23 et de contrôler de facto ses opérations.

Selon le rapport, entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais se trouvent dans différents territoires du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. En octobre, les forces spéciales rwandaises auraient d’ailleurs soutenu des unités du M23 lors de la prise de localités dans le territoire de Walikale, sur le front ouest.

Sam Kitha D.

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