Une centaine de personnes, dont des blessés de guerre, y compris des militaires de l’armée congolaise et des Wazalendo, ont été arrêtées dans des hôpitaux de la ville de Goma. Le groupe armé M23, accusé de graves violations des droits humains, est pointé du doigt par les Nations Unies.
Dans un rapport, le Haut-commissariat aux Droits de l’Homme a révélé que le M23, qui contrôle désormais Goma, a arrêté au moins 130 personnes dans deux hôpitaux de la ville. Selon cette organisation des Nations Unies, des combattants armés ont fait irruption dans l’hôpital CBCA de Ndosho à Goma la nuit du 2 au 3 mars 2025. D’après le HCR, au moins 116 personnes, principalement des hommes, y ont été arrêtées.
Parmi elles se trouvent des proches de patients, des blessés, ainsi que des militaires congolais et des éléments Wazalendo. D’après la même source citée par RFI, ces personnes arrêtées ont été emmenées vers une destination inconnue. Ce n’est pas un incident isolé : deux jours plus tôt, à l’hôpital Heal Africa, quinze autres personnes avaient également été arrêtées dans des circonstances similaires. Dans les deux cas, les Nations Unies pointent directement le M23, ce groupe armé qui contrôle désormais la ville depuis fin janvier avec le soutien du Rwanda.
Selon l’ONU, ces arrestations visent principalement des blessés de guerre, y compris des militaires congolais et des miliciens Wazalendo. Cette situation alarmante s’inscrit dans un contexte de violences généralisées dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Dans un rapport publié le 3 mars, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dénonce une multiplication des attaques contre les civils, les infrastructures médicales et éducatives ainsi que le personnel humanitaire.
Bruno Lemarquis, coordonnateur humanitaire en RDC, exprime sa profonde inquiétude. Il rappelle que ces actes constituent des violations graves du droit international humanitaire et compromettent l’aide vitale destinée à des millions de personnes. Il appelle toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations et à protéger les civils.
Face à cette crise qui s’aggrave, OCHA exhorte la communauté internationale à intensifier son soutien pour répondre aux besoins croissants des populations vulnérables. Une urgence humanitaire qui reste pour l’heure sans réponse suffisante, selon les humanitaires.
La situation dans l’est de la RDC demeure critique et les appels à la protection des civils se multiplient. Mais sur le terrain, les violences persistent, plongeant des millions de Congolais dans une détresse toujours plus profonde.
Sam Kitha D.