Les médecins et infirmiers de Beni ville et territoire au Nord-Kivu, viennent de décréter deux (2) journées de deuil et donc sans activités lundi 20 et mardi 21 mai 2024 dans toutes les structures sanitaires.
Ils annoncent aussi la fermeture, jusqu’à nouvel ordre, des structures sanitaires fonctionnant dans les périphéries. Ces décisions sont parmi tant d’autres prises ce jeudi 16 mai 2024 à Oicha, à l’issue d’une assemblée général et extraordinaire de l’intersyndical des médecins et infirmiers de Beni.
Ladite réunion a eu lieu dans la salle du bureau de central de la zone de santé d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni. Au centre de cette assise, la sécurité du personnel soignant et des structures sanitaires à Beni ville et territoire. Il y a été révélé que plusieurs structures sanitaires de cette partie de la province du Nord-Kivu ont du mal à fonctionner et d’autres ont complètement fermé leurs portes à cause de l’insécurité grandissante perpétrée par les rebelles Ougandais de l’ADF et autres groupes armés.
Ils disent avoir documenté notamment 14 structures sanitaires incendiées lors des attaques rebelles à Beni ville et territoire, 43 structures pillées, 14 fermées, 12 personnel soignant tués et 4 enlevés depuis 2010.
Les centres de santé qui seront fermés sont notamment ceux de Pasala, Musuku, Mbutaba, Tulizeni, Mamove, Samboko, et Kokola. L’objectif est de garantir la sécurité des agents de santé et des patients souvent la cible de l’ennemi.
D’autres décisions prises sont notamment la suspension de la garde nuit dans d’autres structures situés dans des zones rouges, et donc les agents de santé quitteront ces structures à 15 heure. En outre, les médecins et infirmiers de Beni ville et territoire entrent en grève administrative et n’envoyeront plus les rapports administratifs jusqu’au rétablissement de la sécurité. Ils comptent rencontrer certaines autorités dont le commandant des opérations militaires dans le grand Nord-Kivu pour lui faire part de leurs actions qui visent à réclamer plus de sécurité.
Disons que ces décisions sont prises huit (8) jours après une attaque rebelle de l’ADF à Mantumbi, dans l’aire de santé de Pasalaen secteur de Beni-Mbau. Au cours de celle-ci, au moins dix (10) civils étaient tués dont l’infirmier titulaire du centre de santé de Pasala et son comptable.
Face à cette situation, l’intersyndicale des médecins et infirmiers recommande au gouvernement la sécurisation des structures sanitaires, du personnel soignant et de toute la population bénéficiaire de ces soins.
Nicole Kitambala