Analyse de Frédéric Amani : la paix, clé du développement économique en RDC et nécessité d’une diplomatie renforcée pour résoudre le conflit de l’Est

Le président américain Joe Biden et son homologue congolais Félix Tshisekedi ont récemment échangé sur les enjeux économiques et sécuritaires de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette rencontre, qui s’est tenue en Angola, a permis au dirigeant américain d’encourager la poursuite de l’engagement en faveur du processus de Luanda, qui prône une solution diplomatique pour mettre fin à la guerre qui ravage cette région depuis trop longtemps.

Frédéric Amani, chercheur associé en sciences politiques et relations internationales à l’Université de Lubumbashi, souligne l’importance cruciale de la paix et de la stabilité pour le développement économique et social de la RDC. Il affirme qu’aucune stratégie de développement efficace ne peut être mise en œuvre sans un rétablissement préalable de la paix et de la sécurité.

« Bien que la visite du président Biden en Angola soit purement stratégique et économique, il n’y a pas d’économie efficace ni de stratégie efficace de développement sans le rétablissement de la paix et de la sécurité. Je pense que cette question sécuritaire est importante pour les États-Unis comme pour la RDC en vue d’un développement intégral », a-t-il déclaré.

Malgré la fin de son mandat, Joe Biden devrait continuer à soutenir le processus de Luanda, qui vise à résoudre pacifiquement le conflit dans l’est du Congo, selon Frédéric Amani. Toutefois, il insiste sur la nécessité d’une stratégie diplomatique solide de la part de Kinshasa pour y parvenir.

« C’est vrai, il est à la fin de son mandat, mais je crois qu’au nom de la continuité de l’État, il y a des questions cruciales dont il parlera à son successeur. Je crois que cela dépendra aussi des capacités diplomatiques que la RDC mettra en place pour inviter le président Biden à continuer à soutenir les efforts de paix et de sécurité, mais surtout des capacités diplomatiques que la RDC déploiera pour inviter ou influencer l’administration Trump à apporter un soutien significatif aux efforts de paix et de sécurité, afin que l’est de la RDC soit en paix et que la population de cette contrée vive dans la quiétude », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, cet enseignant de l’Université de Lubumbashi a rappelé le pouvoir d’influence des États-Unis pour favoriser un dialogue constructif entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, en vue d’une résolution pacifique du conflit à l’est de la RDC.

« Je pense que les États-Unis, en tant que grande puissance, peuvent exercer une pression sur les acteurs impliqués dans ce conflit pour qu’ils s’engagent sur la voie pacifique », a-t-il affirmé.

Il a également souligné que « les voies les plus appropriées pour instaurer la paix sont pacifiques ou politiques, car les solutions militaires ont montré leurs limites. Les États-Unis peuvent influencer leurs alliés, notamment le Rwanda, l’Ouganda et la RDC, pour qu’ils manifestent leur bonne volonté en faveur de la paix et de la sécurité », a-t-il expliqué, en tant qu’expert en défense, sécurité et maintien de la paix à l’Institut Thalès d’Afrique, basé au Sénégal.

Pour rappel, une rencontre est prévue le 15 décembre prochain en Angola entre les présidents congolais et rwandais dans le cadre du processus de Luanda, facilité par le chef de l’État angolais João Lourenço. Pendant ce temps, d’intenses combats se poursuivent entre les FARDC et le M23 dans les territoires de Lubero, Masisi et Rutshuru, en violation du cessez-le-feu en vigueur.

Vous pouvez aussi suivre l’intégralité de son analyse dans cet entretien !

 

Sam Kitha D.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

trois × trois =