Beni : des enfants accusés de vol de cacao au marché d’Oicha, l’intervention des services spécialisés demandée

Certains enfants en âge scolaire sont accusés de voler des fèves de cacao étalées au soleil au centre commercial d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni. Il est estimé qu’ils sont plus de 40 à circuler principalement le long du boulevard du 30 juin et de l’avenue du marché, où se trouvent la plupart des dépôts des acheteurs de cacao. Ces enfants, portant des flacons ou des chaussures de jardin pour enfants trouées, ramassent les graines de cacao à leur passage, profitant de la distraction des acheteurs pour en glisser d’autres dans ces récipients ou chaussures sabots.

L’union des négociants de produits agricoles au Congo « UNPROAC », qui a dénoncé ces actes, parle d’une forme de vol par tromperie de vigilance. Son président indique que ces enfants passent la journée à parcourir les environs des dépôts de cacao pour ce genre d’activités illégales.

Selon l’union des négociants de produits agricoles du territoire de Beni, la majorité de ces enfants ont moins de 15 ans. La situation s’est aggravée avec l’augmentation du prix d’un kilogramme de cacao. De nombreux acheteurs se plaignent de ce comportement des enfants. Mathe Kilolo, président de l’association, prévient les acheteurs qui collaboreraient avec ces voleurs.

L’union des négociants de produits agricoles au Congo a expliqué avoir eu plusieurs échanges avec le parlement d’enfants de la commune d’Oicha sur cette problématique. Malgré les promesses du parlement d’enfants de s’investir pour dissuader ces pratiques, le nombre d’enfants voleurs de produits agricoles ne cesse d’augmenter sur le marché, ce qui préoccupe Mathe Kilolo. Il appelle à l’implication de la police de protection des enfants en collaboration avec le parlement d’enfants.

« Les enfants déambulent ici avec des flacons qui leur permettent de ramasser les cacaos des acheteurs ; on ne sait pas d’où ils viennent. Ils peuvent même causer des accidents sur la route ; ensuite, vous verrez le parlement d’enfants venir parler de droits ici. Nous comptabilisons plus de quarante (40) enfants qui passent la journée ici au lieu d’aller à l’école », déplore Mathe Kilolo.

Il ajoute : « Nous savons qu’il y a des acheteurs qui achètent les produits de ces enfants. Si nous attrapons un acheteur dans ces bêtises, on dira que c’est lui qui les utilise. Je demande aux autorités, et surtout à la police de protection, de travailler avec nous pour y faire face. Aux parents, nous rappelons qu’ils doivent prendre leurs responsabilités ».

Cette question a également été abordée lors de la parade hebdomadaire du lundi 29 avril 2024 dans la cour de la commune d’Oicha. L’autorité municipale a exprimé son mécontentement face à l’inaction des services de protection de l’enfance dans son entité administrative.

Wynnie Lusenge