L’administrateur militaire du territoire de Beni séjourne dans l’enclave de pêche de Kyavinyonge, une entité située sur la côte nord du lac Édouard. Le Colonel Ehuta Omeonga Charles y est arrivé pour traiter plusieurs dossiers communautaires dans cette région, notamment le conflit de limites avec le parc national de Virunga et le problème de pêche illicite sur le lac Édouard.
Lors d’un meeting tenu mardi dernier, la société civile et le conseil local de la jeunesse de Kyavinyonge ont été associés aux chefs des villages pour recenser, dans les 72 prochaines heures, tous les occupants des parcelles situées au-delà des limites provisoires fixées par l’ICCN.
L’administrateur du territoire a promis de solliciter la clémence de l’ICCN afin d’obtenir un ultimatum de quatre mois, permettant aux agriculteurs de récolter les vivres cultivés dans la zone supposée être intégrante au parc.
« Faites-vous identifier afin de nous permettre de mener un plaidoyer auprès de l’ICCN pour protéger nos cultures. Que celui qui reconnaît avoir dépassé les limites au point d’être au-delà de Bue, et qui s’oppose au recensement, entame ses propres démarches et obtienne gain de cause par ses moyens individuels », ordonne Ehuta Omeonga.
Pour tenter de pallier le problème de pêche illicite sur les eaux du lac Édouard, une brigade chargée de traquer les pêcheurs clandestins a été instituée. Il s’agit des jeunes bénévoles issus du public ayant participé au meeting mardi dernier. Selon le Colonel Ehuta Omeonga Charles, c’est en collaboration avec le comité des pêcheurs et la force navale que ces jeunes ont reçu la mission de dénoncer toute activité susceptible de détruire les frayères.
« Je ne veux pas voir ces alvins à Kyavinyonge. Le commandant de la force navale a le droit et le pouvoir de protéger ces jeunes ici pour saisir ces alvins. Si vous arrêtez une personne pour la deuxième fois, il faut lui exiger de payer 500 000 FC. Que tout le monde en soit informé », indique l’autorité territoriale.
Rappelons que les esprits étaient surchauffés depuis la destruction des vastes étendues cultivées par les éco-gardes de l’ICCN, la semaine dernière, dans les environs de Kyavinyonge. Des manifestations spontanées ont été enregistrées dans cette partie du territoire de Beni, ce qui a poussé l’administrateur militaire à se rendre sur le terrain avec son comité de sécurité pour jouer le rôle d’apaisement.
Siku Province