Le risque de propagation des épidémies reste élevé dans la ville de Goma, au Nord-Kivu, ainsi que dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. C’est ce qu’indique un rapport publié par OCHA le 3 février 2025.
Dans ce rapport, l’Organisation des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, OCHA et ses partenaires reviennent sur les conséquences des récents affrontements entre les FARDC et le M23 dans la ville de Goma et ses environs. Selon le document publié le 3 février 2025, au moins 900 corps ont été retrouvés dans les rues de la ville, sans compter ceux déjà entreposés dans les morgues des différentes structures sanitaires.
Par ailleurs, l’accès à l’eau demeure une préoccupation majeure pour les habitants de Goma. D’après OCHA, de nombreuses personnes continuent de s’approvisionner directement dans le lac Kivu, tandis que d’autres font la queue pour collecter de l’eau à la station de pompage située à la Plage du Peuple, dans le quartier Himbi. Des camions-citernes sont également déployés pour distribuer de l’eau potable, précise le rapport.
L’organisation, citant l’Organisation mondiale de la santé (OMS), met en garde contre le risque accru de propagation d’épidémies telles que la MPOX, le choléra et la rougeole, en raison des déplacements massifs de populations et du manque d’accès aux soins médicaux. Au 24 janvier, 143 cas confirmés de MPOX étaient isolés dans différents centres de traitement des zones de santé de Goma, Karisimbi et Nyiragongo.
Cependant, au 30 janvier, seuls 15 patients restaient en isolement, les autres ayant fui les centres, dont certains ont été complètement saccagés, s’inquiète l’organisation.
Au Sud-Kivu, la situation à Minova reste préoccupante avec une épidémie de choléra ayant enregistré 15 cas entre le 3 et le 19 janvier. Le rapport de OCHA souligne que l’arrêt des activités de surveillance épidémiologique et de promotion de la santé pendant deux semaines, en raison des affrontements, accroît le risque de propagation rapide de la maladie.
L’absence des autorités sanitaires compromet également la surveillance épidémiologique, ce qui pourrait entraîner une sous-estimation des cas, ajoute le rapport de OCHA.
Sur le plan sécuritaire, l’organisation OCHA signale la présence de restes d’engins explosifs non désamorcés dans plusieurs lieux sensibles de Goma, notamment dans la cour de l’hôpital Kyeshero, dans certains bureaux et maisons d’hôtes d’ONG internationales, ainsi que dans d’autres espaces publics.
Sam Kitha D.