
L’insécurité en territoire de Beni a chassé les agriculteurs de leurs champs. Concentrées dans les grandes agglomérations encore sécurisées, Ces femmes, dont les déplacées, dépourvues de tout moyen de survie, transforment certaines rues secondaires de la commune d’Oicha à jardin. La plus part sont des femmes déplacées de guerre. La radio moto Oicha a cherché à savoir la vraie motivation de ces femmes qui transforment les rues et avenues à jardin communautaire et si elles sont conscientes qu’il s’agit de lieux publics.
C’est surtout dans les quartiers BAKAIKU, MASOSI, OICHA 1er et MABASELE où les femmes ont transformées des avenus et rues en jardin de fortune. Ceci se fait surtout dans les cellules périphériques et abandonnées suite à l’insécurité. Elles y cultivent des mais, des haricots, des amarantes et d’autres cultures. Ces femmes indiquent que c’est la seule manière de faire nourrir les familles étant donné qu’elles sont dépourvues de tout. « Nous cultivons ici à la route, nous sommes des déplacés, la guerre nous a chassé de notre champ à Mangambo, nous entretenons des jardins dans nos parcelles et dans ces avenues pour la survie », a déclaré une femme déplacée rencontrée dans son jardin.
Ces mères de famille ne minimisent pas le peu de récoltes qui proviennent de ces jardins de fortunes. « Nous vivons actuellement de cela et c’est avantageux pour l’alimentation de notre famille », affirment-elles.
En fin, ces femmes reconnaissent qu’elles occupent les places publiques mais qu’elles n’ont pas d’autres choix. Elles plaident pour l’amélioration de la situation sécuritaire pour qu’elles rentrent dans leurs villages abandonnés. Signalons que nombreux habitants du territoire de Beni n’accèdent plus à leurs champs situés dans la zone où sévit la guerre contre les rebelles ADF depuis plus de 5 ans.