L’attaque à la bombe qui a fait plusieurs victimes le jeudi 27 février à Bukavu continue de susciter des réactions. Des membres du gouvernement congolais et de l’armée nationale accusent le M23 d’être responsable de ces violences contre la population.
Dans un communiqué, l’armée congolaise accuse le M23 et l’armée rwandaise d’avoir tiré des roquettes et lancé des grenades sur des civils. Selon les FARDC, ces populations réclamaient le départ des Rwandais lors du meeting tenu par le coordonnateur de l’AFC à Bukavu. Ce qui prouve, ajoute le communiqué, l’intention de l’armée rwandaise d’exterminer les populations congolaises dans les zones sous son contrôle.
Ces accusations sont également relayées par le porte-parole du gouvernement, qui accuse le M23 d’avoir planifié cette attaque contre les civils. Patrick Muyaya fustige le comportement de ceux qu’il qualifie de bourreaux, mais qui se présentent comme des victimes.
« Dans une ville qui est surarmée parce que c’est l’armée rwandaise qui devrait assurer la sécurité, à quel moment pouvait-on laisser de l’espace aux gens qui viendraient agir après la tenue du meeting ? Ce qui s’est passé est un acte prémédité parce que ce sont des terroristes dans leur ADN. Il y a eu sûrement des explosions d’une part, mais il y a eu des tirs à bout portant d’autre part », dit-il.
Le ministre de la Santé, Samuel Roger Kamba, est quant à lui revenu sur le bilan provisoire de cet attentat. Il a évoqué de nombreux blessés et tiré la sonnette d’alarme concernant une rupture des stocks de sang nécessaires pour sauver les victimes. Il décrit une situation dramatique.
« Il y avait sept morts immédiatement et des blessés dont le nombre n’est pas encore déterminé. Arrivés à l’hôpital, il y a eu d’autres morts. Au moins trois ou quatre sont morts en arrivant à l’hôpital », précise le ministre de la Santé.
Au lendemain de cette attaque à la bombe, au moins douze corps sans vie ont été découverts dans différents endroits de Bukavu ce vendredi. Selon nos sources, toutes ces personnes auraient été tuées par balles, mais les circonstances restent encore floues.
Pendant ce temps, des engins explosifs ont été découverts ce même vendredi en plein centre-ville de Bukavu, notamment près de la Banque centrale et de l’hôtel des Postes.
Sam Kitha D.