Une année s’est écoulée ce mercredi 23 octobre 2024 depuis le massacre d’au moins 27 civils par l’ADF dans les cellules de Muvingi et Kyavisiko, en commune d’Oicha. Un culte a été organisé à cette occasion dans l’église locale de la 3e CBCA de Muvingi. Débuté vers 10 h 30, il a rassemblé des centaines de personnes, dont des chefs de base de différentes cellules du quartier Masosi, des membres des familles des victimes, des enseignants, des élèves de l’institut Ngele et des écoliers de l’EP Ngele.
Le prédicateur du jour s’est réjoui de l’endurance dont fait preuve la population du quartier Masosi, un an après cette tragédie. Il a ainsi demandé aux habitants de demeurer unis et de garder confiance en Dieu.
Prenant la parole, le chef de quartier, Osa Musavuli Munyanga, a reconnu la mort de 26 personnes lors de ces massacres, selon les victimes déclarées à son bureau. Il a conseillé à la population d’Oicha et des environs d’avoir l’habitude de déclarer les décès survenant dans leurs familles.
« Le 23 octobre 2024, nous avons connu un grand choc. J’ai perdu 26 de mes citoyens dans les cellules de Muvingi et Kyavisiko. On parlait de 27, mais personnellement j’en ai vu 26. À ceux-ci s’ajoutent neuf disparus dont nous n’avons jamais vu le corps », affirme ce chef de base.
Pour immortaliser ces 26 victimes, Kefa Muhongolo, président du développement du quartier Masosi, a indiqué que 26 arbres seront plantés le long de l’avenue Nzado, chacun portant le nom d’une victime. En plus de ces arbres, il a également sollicité la construction d’un monument à la limite des cellules de Muvingi et Kyavisiko en mémoire de ces civils tués.
« Nous avons pensé qu’il nous faut planter des arbres que nous allons appeler arbres mémoriaux. Au nom de ces 26 personnes qui ont été massacrées ce jour-là, nous allons les planter le long de l’avenue Nzado. Comme les massacres avaient commencé au niveau du rond-point Kacheza, chaque arbre portera les noms de ces personnes massacrées ce jour. C’est une signification que nous ne voulons pas oublier nos frères, car ils ont été comme nous », révèle Kefa Muhongolo.
Après ce culte, des habitants se sont rassemblés devant une affiche portant les photos et noms de toutes les victimes, suspendue au mur d’une école de Pas Mal. L’émotion était palpable parmi les habitants, qui exprimaient un profond sentiment de tristesse et de colère.
Nicole Kitambala