Des bêtes ont été abattues en cascade ce mardi 24 décembre en commune d’Oïcha, la veille de la fête de Noël. Si un bon nombre d’habitants ont choisi différents abattoirs pour égorger et se partager la viande, d’autres ont abattu leurs bêtes en cachette, échappant au contrôle du service vétérinaire.
L’abattoir public de Mabasele était plein d’habitants dès le matin de ce mardi. Les uns sont venus pour abattre, les autres pour se procurer de la viande auprès des bouchers. D’une superficie de plus de 100 mètres carrés, ce site d’abattage s’est vu débordé au point que certains ont manqué d’espace pour égorger leurs bêtes.
Moïse Kasika, l’un des chauffeurs de taxi qui se sont partagé une vache pour la fête de Noël, a expliqué à Radio Moto Oïcha leur motivation à abattre dans ce site public.
« Nous avons voulu abattre à l’abattoir pour que l’on ne nous prenne pas pour des farceurs. Celui qui égorge dans les périphéries, si on l’attrape, c’est son affaire. Ayez la culture d’égorger à l’abattoir car là, vous ne savez pas si la bête que vous égorgez est malade ou pas. Vous n’avez pas de vétérinaire, mais ils sont ici en nombre et ils testent tout animal égorgé », a-t-il dit.
Les clients venus pour se procurer de la viande auprès des bouchers ont été déçus dans plusieurs abattoirs. C’est le cas de cette mère de famille visiblement choquée. Après plusieurs heures d’attente et sous une pluie fine le matin de ce mardi, les bouchers lui ont demandé d’aller faire l’achat au marché et non dans le site d’abattage.
« Je suis venue de chez moi pour acheter la viande ici, mais ils refusent d’en vendre. Tout est ici, pourquoi aller en acheter au rond-point ? Ils nous déçoivent. On devrait en vendre ici, non ? », suggère cette femme.
Le cas fut le même dans les abattoirs privés de Kyavisiko et Vingazi, situés respectivement au Sud et au Sud-est d’Oïcha. Partout, les clients étaient nombreux à venir solliciter de la viande, mais en vain. À l’abattoir privé de Vingazi, dans le quartier Bakaiku, les lamentations étaient nombreuses par rapport à la qualité de l’eau utilisée pour le nettoyage de la viande. Là, une borne d’eau propre est pourtant opérationnelle.
Ce mardi, les habitants se sont vus privés d’eau, ce qui les a poussés à recourir à l’eau de la rivière, affirme une source anonyme à Radio Moto Oïcha. Elle attribue cette erreur au bureau de la commune qui n’a pas voulu distribuer d’eau propre à l’abattoir.
Selon la même source, cette situation a poussé plusieurs groupes à abattre leurs bêtes à domicile, échappant au contrôle des services vétérinaires. L’autorité communale que nous avons tenté de joindre pour en savoir un peu plus est restée injoignable.
JC Mbafumoja