Beni : des jeunes filles d’Oicha attirées par l’argent du cacao, un phénomène inquiétant face au risque d’infections sexuellement transmissibles

Des jeunes filles, dont des mineures, de la commune d’Oicha quittent leurs familles pour s’installer dans des zones à forte production de cacao, où elles se livrent à la débauche. C’est le bourgmestre adjoint de cette municipalité qui l’a révélé lors de la parade hebdomadaire du lundi 18 novembre 2024. L’autorité communale alerte sur les risques de contracter des infections sexuellement transmissibles, dont le VIH-SIDA. Elle interpelle également les agriculteurs sur leur sens des responsabilités pour dynamiser l’économie de la commune d’Oicha grâce à leurs productions.

« Un million, c’est quoi ? », est devenu le slogan de certains cultivateurs de cacao en cette période de grande saison. Grâce à leurs productions, ils dépensent des sommes considérables sans réfléchir, pour le plaisir.

Cette situation a poussé certaines filles de la commune d’Oicha à quitter leurs familles et d’autres à abandonner l’école pour se lancer à la recherche de l’argent facile du cacao.

Elles s’installent désormais dans des zones à forte production de ce produit précieux pour se livrer à la débauche et profiter de l’inconscience de certains cultivateurs, s’inquiète Jean-De-Dieu Kibwana, bourgmestre adjoint de la commune d’Oicha. Il craint que le cacao soit l’un des moyens favorisant la transmission des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH-SIDA.

« Il y a huit filles du quartier Mbimbi qui sont déjà dans des QG ( maison de passe ou de tolérance, ndrl) à Beu vers Biakato. Même partout dans la commune, il y a des filles qui sont en train de partir. Il y a des risques de maladies sexuellement transmissibles. Mais des enfants sont en train d’abandonner et d’aller là où ‘un million, c’est quoi' », a-t-il fait remarquer.

Pour le bourgmestre adjoint de la commune d’Oicha, le cacao doit être le salut des cultivateurs qui ont désormais l’opportunité de changer leur vie. Selon lui, grâce à leurs productions, la commune d’Oicha peut se développer et renforcer son économie. Jean-De-Dieu Kibwana appelle à la responsabilité.

« Que le cacao ne puisse pas nous plonger dans le sous-développement, si on peut le dire ainsi, parce que les gens commencent à boire de la boisson pêle-mêle, on ne travaille plus, on ne réfléchit plus, on boit sans cesse. Pour ce million, il faudrait que nous puissions faire preuve de diligence. Nous pensons que le cacao serait maintenant un moyen vraiment efficace pour relever la commune, presque sur tous les points de vue. Les enfants doivent étudier, les parents doivent construire. Ce serait vraiment notre idéal quand on voit le cacao. Mais si le cacao devient maintenant un prétexte où les hommes commencent à avoir plus d’une femme, à boire de la boisson pêle-mêle, cela va encore nous faire retomber dans le sous-développement« , a-t-il sensibilisé.

Depuis le début de la grande saison du cacao, certains agriculteurs ont fait du plaisir leur priorité. Des appels se multiplient pour les sensibiliser à la bonne gestion des ressources issues de leur production afin de relever les défis au sein de leurs familles.

Plusieurs acteurs ont appelé à éviter de reproduire les erreurs de la fameuse période du café, connue à Kinande sous le nom de « O’mughulu wakawa« , où certains producteurs n’avaient rien réalisé en termes de projets en raison des anti-valeurs.

Sam Kitha D.

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