Beni/P-DDRCS: des anciens combattants s’associent à la jeunesse pour la réhabilitation des rues et avenues à Oïcha
Des ex-combattants qui ont intégré le P–DDRCS et les jeunes qui réhabilitent les différentes artères principales en la commune d’Oicha se sentent heureux de travailler ensemble. Ils pensent que ces travaux vont faciliter la cohabitation sociale et pacifique dans la communauté.
C’est sur Avenue Atsongya, communément appelée Kassapard que ce projet de réhabilitation des certaines artères et avenues principales a commencé. Ici, chaque ex-combattant est accompagné de deux civils ordinaires dans le cadre de leur réinsertion dans la communauté.
Socrate et Kakule Musinge Dalzon sont les plus heureux d’avoir quitté la brousse et intégré le Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation, (P-DDRCS) car selon eux, en brousse, ils ne gagnaient rien. Ils remercient la communauté locale pour l’accueil.
« Je suis en train de réhabiliter les avenues dans le quartier Pakanza dans le cadre du P-DDRCS. Je suis ancien combattant. Nous travaillons très bien avec les civils et d’autres anciens combattants. Tout va bien. Je ne vois aucun problème. Je suis venu de Bunyuka et suis ancien combattant depuis le Walikale du mouvement de Guidon. Je suis content d’avoir quitté la brousse. Ce qui y traîne, il n’y a rien dans ce boulot. Qu’ils quittent la brousse. »
« Je m’appelle Socrate. Suis venu de Petineko vers l’Ituri. Je fus combattant là-bas. On nous y avait emmené sous prétexte que nous allons combattre le M23. Y arrivant, il n’y avait rien. Tantôt on restait assis, tantôt on faisait des patrouilles mais en vain. On ne faisait que crépiter des balles inutilement. Avec d’autres civils, nous travaillons très bien. Il n’y a aucune discrimination. Que ceux qui sont encore en brousse reviennent ici afin que nous développions notre milieu« , ont-ils témoigné.
Kavugho Desange et Muhindo Kenedi font aussi partie des cantonniers qui accompagnent ces ex-combattants dans la réhabilitation des artères principales en commune d’Oicha. Témoignant des bonnes mœurs de ces derniers, ces jeunes appellent la communauté à accueillir les ex-combattants sans aucune discrimination.
« Nous travaillons très bien avec ces ex-combattants. Il n’y a personne qui songe même à couper son voisin avec la bêche soit la houe. Nous les considérons comme nous-même. Même s’ils vivaient en brousse, ils sont des personnes comme nous. Que les autres viennent. Nous allons les accueillir. » « Ce sont des gens cool ces garçons. Ils sont bien que ceux qui sont même dans la cité. Ils n’ont aucun problème. Avec eux nous travaillons, nous rions, nous mangeons même ensemble. Ne les craignons pas. Ceux qui sont en brousse, venez. N’ayez pas peur« , affirment ces jeunes cantonniers.
Il convient de préciser que dans le cadre de ce projet, c’est l’approche communautaire qui est utilisée, avec des activités s’étalant sur 50 jours et impliquant 18 ex-combattants et 36 membres de la communauté à Oicha dans le projet de Haute Intensité en Main d’oeuvre (HIMO).
Jean-Claude Mbafumoja
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