Ce 24 octobre, le monde célèbre la Journée des Nations Unies, une occasion de réfléchir sur le rôle et l’impact de cette institution dans le maintien de la paix et de la sécurité à l’échelle mondiale.
À cette fin, Radio Moto Oicha a contacté Monsieur Frédéric Amani, chercheur associé en sciences politiques et relations internationales à l’Université de Lubumbashi, ainsi qu’expert sur les questions de défense et de sécurité à l’Institut Thalès d’Afrique, basé au Sénégal.
Monsieur Amani rappelle que l’Organisation des Nations Unies (ONU) a été créée pour remplacer la Société des Nations, qui n’a pas réussi à prévenir la Seconde Guerre mondiale.
« L’ONU a été créée en remplacement d’abord de la Société des Nations qui n’a pas su prévenir la Deuxième Guerre mondiale, mais l’ONU a aussi été créée pour unir les efforts du monde afin d’éviter les atrocités de la Deuxième Guerre mondiale », explique-t-il.
Cependant, le chercheur souligne également que l’efficacité de l’ONU dépend largement de la collaboration des États membres.
« L’ONU en tant que structure est en train de jouer sa partition, mais il revient aussi aux États du monde de lui apporter leur soutien parce que ce sont les États qui créent les organisations par rapport à leurs missions et à leurs ambitions. Je pense qu’en tant que structure, elle est en train de jouer sa partition, mais les États, en tant qu’acteurs, doivent apporter leur soutien à l’ONU pour qu’elle soit cette institution rêvée pour prévenir les conflits et promouvoir la paix et la sécurité au niveau international », insiste-t-il.
L’ONU fait face à des défis actuellement
Malgré les efforts de l’ONU, le monde fait face à des tensions croissantes, notamment en Afrique, en Ukraine et dans le conflit israélo-palestinien. Bien que certaines critiques remettent en question le rôle de l’ONU, Monsieur Frédéric Amani refuse de considérer celle-ci comme un échec total.
« Je ne dirai pas que l’ONU a complètement échoué dans son rôle de maintien de la paix et de la sécurité. C’est vrai qu’en Afrique, aujourd’hui en Ukraine et aussi en Israël face à la Palestine, il y a ces tensions, mais nous pensons que l’ONU n’a pas su réunir tous les efforts à travers les acteurs les plus primordiaux. C’est-à-dire que les membres du Conseil de sécurité avec le droit de veto n’ont pas facilité la tâche à l’ONU en tant que structure pour empêcher ces conflits ou les résoudre », explique-t-il.
Le chercheur déplore que les membres permanents du Conseil de sécurité n’agissent pas suffisamment pour créer un environnement propice à la paix.
« Je pense qu’il y a lieu d’interpeller la communauté internationale, particulièrement le Conseil de sécurité et les membres permanents qui ont le droit de veto, à mettre un peu d’eau dans leur vin pour permettre à cette organisation qu’ils ont créée de travailler pour les efforts mondiaux de paix et de sécurité », ajoute M. Amani.
Il met en garde contre les conséquences d’une absence de coopération, évoquant le risque d’un embrasement des conflits mondiaux.
« On risque d’aller vers un embrasement des conflits régionaux ou mondiaux et ce sera alors la Troisième Guerre mondiale, ce que je ne souhaite pas. Mais à l’allure où vont les choses, si les États membres de l’ONU, en l’occurrence les membres permanents du Conseil de sécurité, ne laissent pas de marge à leur institution, nous risquons d’assister à un embrasement du monde et ce sera trop tard pour l’humanité de prévenir d’autres atrocités », a-t-il averti.
Sam Kitha D.