Le massacre d’une cinquantaine de civils lors de la manifestation populaire du 30 août dernier en ville de Goma a conduit Amnesty International à dénoncer ce qu’elle qualifie de possibles crimes contre l’humanité.
Le bilan officiel de ces massacres du 30 août 2023 au chef-lieu de la province du Nord-Kivu est de 56 morts et 80 blessés. Ce jour-là, des éléments des forces de sécurité congolaises avaient ouvert le feu sur des manifestants appartenant à un groupe mystico-religieux qui demandaient le départ de la MONUSCO du sol congolais.
L’armée avait expliqué être intervenue pour déjouer un complot visant à attaquer la ville de Goma, et avait évoqué une erreur commise par ignorance de la part de quelques soldats. Dans un rapport publié le mercredi 11 décembre 2023 et cité par RFI, notre source, l’ONG Amnesty International conclut qu’il ne s’agissait pas d’une ignorance.
Par l’intermédiaire de Jean Mobert Senga, chercheur sur la RDC chez Amnesty International, cette organisation appelle la justice à ouvrir une enquête sur la responsabilité de hauts responsables de l’armée, dont Constant Ndima Kongba, ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu. Dans un rapport, cette organisation internationale de défense des droits humains cite la complicité de la MONUSCO dans ces tueries et appelle à des poursuites judiciaires contre l’ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima.
Elle accuse la MONUSCO d’avoir joué un rôle « trouble » en demandant aux autorités d’interdire cette manifestation et en minimisant, par la suite, l’ampleur du massacre. Des accusations que rejette Khady Lo Ndeye, porte-parole de la mission onusienne en RDC, qui parle à son tour de 102 personnes tuées.
Amnesty International ajoute qu’il se peut qu’il y ait d’autres responsables également au niveau plus élevé ou au niveau de la province. Il revient donc à la justice de mener des enquêtes sérieuses et de juger tous les auteurs, poursuit cette organisation.
Avec RFI