Le Rwanda échappe encore aux sanctions de l’ONU malgré plusieurs rapports de ses experts qui prouvent son rôle dans le conflit en RDC pour diverses raisons. C’est que pense le professeur et politologue Augustin MUHESI lors d’une interview nous accordée ce mardi 9 juillet 2024
Pour MUHESI Augustin, politologue et professeur dans plusieurs universités du Nord-Kivu, cette hésitation de l’ONU à condamner et sanctionner le Rwanda s’explique par des « divergences d’approches, divergences d’intérêts et divergences de lecture » de la situation dans la région des Grands Lacs.
« Certains États continuent à caresser le Rwanda et à le protéger en tant que modèle de stabilité et de gouvernance« , explique-t-il. « Pour d’autres, il faut aller jusqu’à la condamnation. Mais la raison du plus fort étant la meilleure, on n’arrive pas à condamner l’Ouganda et le Rwanda. », a-t-il décrypté.
Cette situation reflète les déséquilibres de pouvoir entre les nations. Augustin souligne que pour que la RDC change la donne, elle doit adopter une « diplomatie agissante, de séduction et de conviction ».
« En utilisant ce type de diplomatie, la RDC peut faire converger les divergences et amener les grandes puissances des Nations Unies à se mettre d’accord sur une condamnation« , affirme-t-il.
Pour l’instant dit-il, les rapports de l’ONU servent d’outils de plaidoyer et de diplomatie, permettant à la RDC de convaincre les États des preuves du soutien du Rwanda et de l’Ouganda aux rebelles du M23.
Augustin ajoute que ces rapports « peuvent jouer un rôle important dans la mobilisation de la communauté internationale pour pousser à des actions conséquentes contre ceux qui déstabilisent la RDC.
Pour rappel, dans un nouveau rapport des experts de l’ONU ont accusé le Rwanda et le M23 de recruter des enfants soldats, des réfugiés et déplacés de guerre ainsi que des faux Wazalendo pour renforcer leurs rangs.
Sam K. Désiré.