Beni/Enlèvement des écoliers à Mayi-Moya: une mauvaise fin d’année scolaire
Les activités scolaires ont du mal à reprendre dans plusieurs écoles du centre scolaire de Mayi-Moya après l’attaque des ADF du vendredi dernier. Ce lundi 27 mai 2024, de nombreux élèves étaient absents. Certains ont même placé des branches d’arbres devant les portes des salles de classe pour dénoncer l’enlèvement de leurs camarades. Cette situation préoccupe également les enseignants, qui se disent fatigués de supporter toute cette souffrance.
Dans la plupart des écoles, seuls quelques enseignants et chefs d’établissement étaient présents en l’absence des apprenants. Certains écoliers présents dans certaines écoles ont été renvoyés à la maison par les chefs d’établissement en raison de leur faible nombre. C’est le cas des écoles primaires Mutara, située à l’entrée sud de Mayi-Moya, et Toda, au centre.
La tristesse et l’inquiétude règnent dans les écoles de Mayi-Moya suite à des attaques des ADF
Les enseignants de ces deux écoles ont exprimé leur inquiétude face à la situation sécuritaire qui affecte le secteur éducatif. Musoki Desange, enseignante à l’EP Mutara, a du mal à accepter la disparition des écoliers lors de la récente attaque des ADF dans ce village.
«Nous sommes tellement attristés parce que ce sont ces enfants qui nous accompagnent chaque jour à l’école, alors quand ils sont emmenés dans la brousse nous ne savons plus quoi faire et cela nous inquiète énormément. Nous demandons au gouvernement de mettre fin à cette situation», a-t-elle déclaré.
D’autres écoles n’ont pas pu ouvrir leurs portes ce lundi. Les élèves et écoliers sont toujours en deuil. À l’EP Mayimoja, des branches d’arbres ont été placées devant certaines salles de classe pour dénoncer l’enlèvement de deux écolières parmi les six apprenants portés disparus depuis l’attaque de Mayi-Moya. Cette situation traumatise les enfants, selon Kambale Mwanguhya Samuel, proviseur de l’Institut Mbingi, qui s’inquiète également du calendrier scolaire.
«Les enfants sont traumatisés, en deuil car les leurs sont déjà emmenés en brousse et ce n’est pas la première fois. Nous sommes fatigués, ces derniers temps nous n’arrivons plus à nous concentrer et nous sommes à court de courage. Si les élèves reviennent ce sera juste pour sauver l’année scolaire, mais il n’y a rien», désespère-t-il.
Des écoliers inconsolables appellent à la libération de leurs condisciples
Plusieurs écoliers du centre scolaire de Mai-Moya dans la sous-division de l’EPST Oicha se disent touchés par l’absence de leurs camarades qui demeurent portés disparus depuis l’attaque du vendredi dernier.
C’est le cas de Masika Julie, écolière de 6ème année à l’école primaire MAYIMOJA. Cette enfant rencontrée par Radio Moto Oicha à Mai-Moya ce lundi 27 mai 2024, n’arrive pas à accepter la disparition de ses deux amies scolaires. Elle appelle les ravisseurs à libérer ces écoliers pour qu’ils reprennent le chemin de l’école.
«Je ne suis pas allée à l’école car nous sommes en deuil. Deux écolières de notre école ont été enlevées chez elles jeudi. Je connais bien ces deux écolières, ce sont mes amies, on jouait ensemble pendant la récréation. Il y a Kahindo Mathina et Kavugho Mathina, l’une est en 4ème et l’autre en 3ème année. Je ne pouvais pas partir à l’école car je pense à mes amies qui ont été enlevées, c’est vraiment difficile de se rendre à l’école. Je veux que mes amies soient libérées», déclare-t-elle.
Pour rappel, le village de May-Moya a été une fois de plus secoué par une attaque rebelle la nuit du jeudi au vendredi 24 mai 2024. Sept écoliers ont été enlevés lors de cette énième attaque rebelle au village de May-Moya. L’un des écoliers a été retrouvé par les FRDC dans les brousses environnantes de ce village, selon la société civile locale. Depuis lors, les cours sont suspendus.
SamK & Wynnie Lusenge
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