Un culte d’action de grâce a été organisé, jeudi 05 octobre 2023, pour la réussite d’un Pygmée à l’examen d’Etat édition 2023. C’était à l’honneur de ce « premier citoyen » MUTULI KISUBI Jean-Pierre qui venait de décrocher son diplôme d’état. Le culte d’action de grâce a été tenu dans la concession du site des déplacés de guerre de l’ITM Oicha. Plusieurs personnes étaient présentes, notamment des religieux, des autorités de base, des amis et collègues de l’heureux du jour, sans oublier les déplacés de guerre vivant dans ce camp.
Reportage
Le camp des déplacés de guerre de l’ITM Oicha était envahi par des nombreux invités venus participer au culte d’action de grâce organisé à l’honneur du lauréat MUTULI KISUBI Jean-Pierre. Au cours du culte, le prédicateur a appelé les fidèles présents à demeurer toujours reconnaissants à Dieu, lui, qui est le maître de temps et des circonstances.
Le camp des déplacés a été transformé en lieu de fête. Habillés en polos avec mention « heureux diplôme », les membres de la communauté des peuples autochtones étaient joyeux d’accueillir ce diplôme d’état qui est le premier du genre dans leur communauté des déplacés vivant au site de l’ITM OiCHA. L’une des sœurs de l’heureux du jour encourage également d’autres jeunes à aller à l’école et ceux qui sont déjà là, à y demeurer jusqu’à l’obtention de leurs diplômes.
« J’aimerais voir toutes les filles et tous les garçons pygmées continuer les études. Moi, si j’avais de la force, je devrais aussi étudier », dit-elle.
Dans la foulée, un Bantou déplacé de guerre, vivant aussi dans ce camp, s’est réjoui de la réussite du jeune MUTULI KISUBI. « Malgré la vie dans le site de déplacés, Dieu se rappelle de nous » a-t-il souligné.
Tout heureux, le nouveau diplômé promet poursuive ses études à l’université. Et c’est la faculté de Droit qu’il va embrasser pour ainsi défendre sa communauté souvent marginalisée. Il se veut aussi devenir défenseur des droits des autres communautés notamment les droits de tous les déplacés de guerre.
« Je vais poursuivre mes études à l’université. J’aimerais faire le droit pour défendre et protéger la communauté pygmée », a fait savoir MUTULI KISUBI Jean-Pierre.
Notons que nombreuses familles pygmées vivent désormais dans des agglomérations urbaines à Oicha, Beni et Butembo depuis que la guerre les a chassés de la forêt. Ce peuple nomade qui vivait heureux en brousse s’adepte aujourd’hui à la vie en ville. C’est ainsi que nombreux de leurs enfants sont déjà inscrits dans des écoles de la région. Ils sont couverts par la loi portant protection des droits des peuple autochtone pygmées qui leur offre l’avantage d’étudier gratuitement dans les écoles publiques.
Edwige Ruhanga