Quarante-huit enfants dont une fille en conflit avec la loi vivent dans des conditions difficiles à l’Etablissement de Garde et de l’Education pour Enfants dans la ville de Beni. Majoritairement poursuivis pour viol et vol, ils viennent des territoires de Beni, Lubero, ainsi que des villes de Beni, Butembo et des environs.
Selon le directeur de cette maison de correction, le tribunal pour enfants ne poursuit que des enfants en conflit avec la loi âgés de 14 à 17 ans. Ils ont du mal à se nourrir, ne mangeant qu’une fois par jour. Gabriel Bwanakawa Mudewa, poursuivi pour viol sur une mineure, regrette le temps qu’il perd inutilement dans cet établissement et souhaite reprendre une vie normale.
« J’avais fait le sexe avec une petite fille de moins de 18 ans. Après six mois, on m’a alors attrapé. Je suis en train de purger vraiment la peine. Ici, on mange une seule fois par jour ; donc si c’est à 15 heures aujourd’hui, c’est encore demain à 15 heures que nous mangerons. Le jour où je sortirai de l’EGEE, ce sera mieux. On perd vraiment son temps ici », se lamente-t-il.
Kahindo Déborah, une autre adolescente en conflit avec la loi originaire de Beni Butanuka, est détenue depuis plus de deux semaines pour avoir provoqué une bagarre avec un autre enfant. Elle est préoccupée par les mauvaises conditions de vie dans cette maison.
Malgré un manque de financement, ces enfants en conflit avec la loi participent à différentes activités, y compris l’apprentissage de l’informatique, selon Sefu Kambale Kyalire, directeur du tribunal pour enfants de Beni. Cependant, la durée de leur détention dépend de l’infraction commise. Si un détenu atteint l’âge de 18 ans en détention, il y restera en attendant de purger sa peine.
« On évalue les faits commis par l’enfant. À quel âge a-t-il commis cette infraction ? S’il l’a commis, par exemple, deux ans avant d’atteindre 18 ans, il restera ici jusqu’à ses 20 ans et ne sera pas transféré à Kangbwayi », explique notre source.
Le tribunal pour enfants est situé dans la ville de Beni, au quartier Résidentielle, commune de Bungulu. Trois des 48 enfants détenus l’ont été à la demande de leurs propres parents en raison de leur comportement délinquant, précise Sefu Kambale Kyalire, directeur de cette maison de rééducation. L’objectif de cet établissement est certainement de rééduquer et réintégrer les enfants en conflit avec la loi dans la société.
Jean-Claude Mbafumoja