Nord-Kivu -Analyse : les dessous de la nomination des responsables administratifs par le M23 dans les zones contrôlées

Suite à l’occupation de plusieurs villages du territoire de Lubero par le M23, ce mouvement procède, après la conquête de ces entités, à la nomination de ses propres autorités administratives.

C’est notamment le cas à Kanyabayonga, Kirumba ou Luofu dans le Lubero, un territoire où ils ont une forte présence depuis un certain temps. Cette forme d’insécurité préoccupe un chercheur et enseignant en sciences politiques dans l’Est du pays.

Pour lui, la nomination des responsables administratifs à Kanyabayonga, Kirumba ou Luofu par le M23 est une manière pour ce mouvement de légitimer son pouvoir dans ces zones. Il a exprimé cette opinion lors d’une interview avec radio Moto Oïcha.

Le Professeur et politologue Kahindo Muhesi Augustin estime également que ces actes sont effectués par les terroristes dans le but d’exercer le pouvoir et d’acquérir une légitimité. Ce chercheur et enseignant en sciences politiques à l’Université catholique du Graben souligne que les personnes qui acceptent ces postes ou rejoignent le M23 ne le font ni au nom de leur parti politique ni au nom de leur communauté.

« Lorsque certains membres de partis acceptent une nomination, ils agissent en tant qu’individus. Ils ne représentent pas leur parti politique. Il s’agit d’un acte d’engagement personnel. De plus, ils n’y vont pas en tant que membres de la communauté. Ils agissent à titre personnel », précise notre source.

Après la prise de Kanyabayonga, Kirumba et Luofu, le M23 a nommé des civils autochtones pour gérer administrativement ces entités du territoire de Lubero. »

Jackson Sivlyamwenge