Les esprits sont restés surchauffés toute la journée de ce mercredi 8 mai en ville de Beni, au Nord-Kivu. Les taximen des motos ont paralysé leurs activités pour dénoncer une insécurité grandissante dans cette ville cosmopolite. L’ordre public a été troublé dans plusieurs endroits de la ville.
Des klaxons et des gyrophares par-ci, de la poussière suscitée par une traînée de branches d’arbres attachées sur des motos, par-là ; les rues et avenues de Beni étaient inondées des conducteurs des taxis-motos qui roulaient à leur risque et péril toute la journée de ce mercredi 8 mai 2024.
Ils arrêtaient violemment leurs pairs qui tentaient de boycotter le mot d’ordre de la plateforme des associations des taxis motos, qui avait lancé un appel à une journée sans moto taxi ce mercredi.
Dans leur déclaration rendue publique mardi dans la soirée, cette couche de la population a exprimé son mécontentement face à la recrudescence des cas de meurtres visant principalement les motards, le dernier en date étant celui de lundi soir à Boikene qui a ciblé le conducteur de taxi-moto Oscar Bédaida.
La tension était déjà vive sur le lieu du drame, avant que le passage d’un convoi des casques bleus de la MONUSCO en provenance de Kanyabayonga et se dirigeant vers l’aéroport de Mavivi n’attise la colère des manifestants qui ont barricadé la route.
Alertées, les forces armées de la RDC sont intervenues en soutien aux Tanzaniens en faisant usage de balles provenant d’armes lourdes et légères pour se frayer un passage. Boikene est resté le foyer des tensions presque toute la journée. La police est intervenue pour rétablir l’ordre enlevant les barrages sur la chaussée. À l’exception des propriétaires de véhicules privés, tous les autres se sont déplacés à pied pour leurs activités quotidiennes.
Siku Province