Je ne sais plus comment insister que la politique économique est le champ de bataille politique central pour la justice sociale. Pour commencer sur une note sincère, nous devons nous demander pourquoi nous sommes constamment et obstinément pressés de mettre la charrue devant un vieux bœuf mourant ?
En RDC, les chercheurs sont impatients de répondre à de vieilles questions dans leur domaine ou de résoudre des problèmes sociaux tout en préservant un contexte médiocre. Nous parions gaiement sur des concepts abstraits tels que le leadership et la bonne gouvernance afin d’aboutir l’industrialisation de notre nation. Nos druides semblent ignorer qu’au XXIe siècle, industrialisation n’est pas synonyme de modernisation.
Aujourd’hui, l’industrialisation est devenue parmi les retombées d’un des couloirs choisis pour orienter les moyens de participation des individus à une aspiration nationale et un arrêt aux puits vers la destination réelle qui est le niveau de vie humain avec la justice sociale et économique comme certains aspects de préférence.
Même là où un élément de choix existe clairement, il reste le consensus dans les esprits congolais que la seule forme viable de société dans le monde moderne est la société industrielle à travers l’économie agraire.
Il existe plusieurs voies vers la modernité. Dans le monde développé, peu importe que ce soit sur la base de l’entrepreneur individuel et de l’économie de marché ou d’un modèle centralisé de modernisation autoritaire sous l’égide de l’État à parti unique, les élites politiques, sociales et économiques jouent un rôle majeur, organisant le crédit, coordonnant et planifiant le développement, et restreignant l’accès des étrangers aux marchés intérieurs au profit de l’entrepreneuriat locale.
De toute évidence, la RDC est vraiment en retard sur les pays développés sur le plan de la technologie et l’ingénierie technique et même encore plus en termes de bien-être social et de sécurité économique de ses citoyens.
La modernisation n’est pas seulement une question de remplacer l’équipement ou de rénover les usines. Nous parlons de réaliser une compétitivité du pays dans son ensemble et un éventail assez large de secteurs bien rémunérés pour assurer le développement durable et une place qu’il mérite parmi les nations les plus prospères.
En plus d’un équipement de pointe, vous avez également besoin de personnes dotées de moyens de participation ou d’engagement à jour dans une entreprise, des compétences hautement qualifiées et motivées incluses dans un système de protection sociale et économique. Il ne s’agit donc pas seulement de moderniser l’économie seule mais la société dans son ensemble.
Nous sommes tous des entrepreneurs ou, je dois dire, l’esprit d’entreprise est en chacun de nous. Il semble simplement plus lumineux dans différentes circonstances ou dans différents environnements. Sous des cieux où il est entendu que la créativité individuelle au 21e siècle est le moteur de l’économie, il y a d’énormes investissements pour raccourcir la distance entre le rêve et la réalité.
Dans un pays comme la RDC où les gens vivent au 21e siècle mais avec un état d’esprit médiéval, les institutions publiques sont en proie à une bureaucratie qui empêche la plupart d’abuser leur indéniable droit de rêver et d’essayer de réaliser leur rêve.
Alors que plus de 50 pour cent des entités et organes publics doivent être anéantis, la duplicité dans l’État à tous les niveaux monte en flèche pour satisfaire les appétits politiques.
Allons-nous nous moderniser en imitant ou en innovant ? Cherchons-nous à émerger sous la garde de l’Etat « incubateur » ? L’incapacité généralement connue de l’esprit d’entreprise à répondre aux exigences pratiques et son incapacité à traduire les découvertes en produits commerciaux sont parmi les principales raisons de sa crise et un facteur important de ralentissement de transformer l’économie congolaise du secteur informel dominant et basculer dans le formel.
De nombreuses conditions telles que la liberté de créativité, la concurrence, l’accès au crédit, la science, l’éducation ciblée sur les industries à hauts salaires sont essentiels pour rendre profitable les capacités du potentiel créatif congolais.
Il est nécessaire de passer d’une économie de produits de base ou une économie d’exportation des matières premières à une économie innovante. L’économie moderne est basée sur la créativité humaine. La créativité est devenue la principale source d’avantage concurrentiel.
A ce stade, la voie du développement du rattrapage est essentiellement fermée aux Congolais. L’emprunt technologique est possible et nécessaire, mais il ne produira des avantages qu’à court terme. Pour ce pays, le modèle de développement innovant n’a pas d’alternative.
Dès le début de l’ère post-colonisation, de nombreux pays en développement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ont cherché à s’industrialiser selon des plans économiques élaborés par les élites politiques et rigoureusement imposés à leurs populations.
Tous pourraient aspirer à être des modèles de développement pour les sociétés du tiers monde. Aucun, cependant, n’a été en mesure de réaliser des records de développement économique, car ce n’est pas la taille du souhait plutôt que la qualité des élites en termes de compréhension du monde moderne importe beaucoup, ce qui a et continue de faire défaut dans un pays comme la RDC.
Le développement ne doit pas être seulement une manœuvre gouvernementale, mais des voies par lesquelles les moyens de subsistance des citoyens peuvent être mieux transformés. Il ne peut être mis en œuvre que par des réformes sociales et politiques, un changement des institutions puis de la culture afin d’assurer la croissance des capacités d’innovation. Toutefois, il y a un YouTube sur la façon de fabriquer une bombe nucléaire. Comment se fait-il que toutes les nations ne l’aient pas fait ? Une expertise adéquate et une détermination nationale avérée sont essentielles. Les deux sont ce que nous manquons ou négligeons dans notre aspiration socio-économique nationale.
Aujourd’hui, l’état d’urgence tout comme le confinement n’a plus de raison d’être. Inga 3 n’est pas conçu pour résoudre nos problèmes mais plutôt allaiter en énergie les autres nations tel que l’Afrique du Sud. Il nous faut plutôt avoir l’audace de penser aux centrales nucléaires pour protéger notre biosphère. J’ai lu un jour que la RDC va lancer son premier satellite « Congosat 1 ». Où est le satellite que le Réseau national de télédistribution par satellite (Renatelsat) nous avait promis il y a des années ? Toutes les bévues autour de la riposte contre le covid-19 a fait d’une pandémie potentiellement ravageuse a plusieurs dimensions une dangereuse parodie aux yeux des congolais. Il est d’une grande importance que le chef de l’état évite d’être hypotonisé par les chantres de la macroéconomie et porte attention sur la microéconomie.
Jo M. Sekimonyo